“Vivre murmure à l’animal intérieur de porter une attention de chevreuil et d’oiseau au fragile essentiel de la vie vraie – il suffit de regarder aux aubes tièdes de l’automne combien un qui-vive de la faune lui offre de fuir, en un éclair, au moindre frottement de feuille suspect.
Vivre demande ouverture du cœur
Au flot de mots, au flot de messages, d’images, d’informations qui s’engouffrent dans nos vies intimes, comment vous sentez-vous ?
Pour ma part, cette démultiplication des neutrons du parler à tout va y compris sur des sujets bien souvent méconnus, la démesure du décorticage politico-socio-économique de la gent intellectuelle et journalistique, le rabâchage des instances dirigeantes à grands renforts de campagne de communication, tout ce déversement ne me semble plus rien d’autre qu’une vitrine alimentaire pour émotions en quête de l’addictif refrain d’un mal indéracinable où le sang versé tient son rang depuis des millénaires.
Et pourtant, vivre demande ouverture du cœur
Je laisse couler ce fatras d’information dont je ne sais mesurer la véracité mais dont je peux ressentir l’impact sur mon corps. Le manque d’Amour d’un monde qui mutile n’est pas nouveau mais, en revanche, sentir que je fuis son soi-disant mode d’emploi est acté. Comme le font les animaux qui savent d’instinct ce qu’il est vital de faire, je choisis de vibrer autrement la vie. J’ai beau être à l’écoute du Monde, j’ai beau être affectée au vu d’innommables actes barbares perpétrés à l’encontre d’humains ici et ailleurs, j’ai décidé de ne plus commenter mais de placer mon énergie au service de projets qui peuvent sauver parce-que vivre demande ouverture du cœur.
S’effaroucher au moindre pet tonitruant dont la toile et son glacis se font écho ne sert qu’à alimenter les réseaux mais il m’est demandé autre chose depuis longtemps.”
Texte de Do Montebello
Tu as trouvé ton âme sœur.